Les fonds communs de placement trônent au sommet de l’investissement personnel depuis des dizaines d’années. Voici un article d’introduction qui explique en quoi ils consistent et comment vous pouvez y investir.
Qu’est-ce qu’un fonds commun de placement?
Un fonds commun de placement regroupe l’argent de plusieurs personnes qui investissent afin de l’investir dans un portefeuille d’actifs, comme des actions et des obligations. Contrairement au marché boursier, dans lequel les investisseurs s’achètent des actions les uns des autres, les parts de fonds communsont achetées directement auprès du fonds ou d’un courtier.
Comprendre les fonds communs de placement
Parmi les fonds communs de placement, on compte :
Les fonds d’actions, qui investissent dans des actions, notamment des actions de sociétés canadiennes et de sociétés à petite ou grande capitalisation;
Les fonds du marché monétaire, qui investissent dans des titres à revenu fixe à court terme, comme les obligations d’État et les bons du Trésor;
Les fonds à revenu fixe, qui sont axés sur les placements, versent un taux de rendement fixe, dont les obligations d’État, les obligations de société de catégorie investissement et les obligations de société à rendement élevé.
Le prix d’un fonds commun, appelé « valeur liquidative », correspond à la valeur totale des titres détenus dans le portefeuille, divisée par le nombre de parts du fonds en circulation. Le prix fluctue selon la valeur des titres du portefeuille à la fin de chaque jour ouvrable.
Dans le cas des fonds communs activement gérés, la décision d’acheter ou de vendre des titres est prise par un ou plusieurs gestionnaires de portefeuille, avec l’aide de recherchistes. Le gestionnaire a pour objectif de trouver des placements qui aident le fonds à surpasser son indice de référence (p. ex., l’indice S&P/TSX composé). L’efficacité d’un gestionnaire de fonds s’évalue en examinant les rendements du fonds par rapport à son indice de référence. Mais pour évaluer un fonds, ne vous concentrez pas seulement sur le rendement à court terme et n’oubliez jamais que le rendement passé ne garantit pas le rendement futur. Il faut aussi comparer le fonds aux solutions de rechange qui ont souvent un rendement semblable et des frais moins élevés.
Les différents types de fonds communs de placement
Il existe deux grands types de fonds communs de placement : les fonds à capital fixe et ceux à capital variable. Il y a deux sous-types de fonds communs à capital variable : les fonds avec frais d’acquisition et ceux sans frais d’acquisition.
Fonds à capital fixe : Ce type de fonds offre un nombre fixe de parts au moyen d’un premier appel public à l’épargne (PAPE). Les parts sont négociées sur le marché libre. Cette approche, combinée au fait qu’un fonds à capital fixe ne rachète pas de parts et n’en émet pas de nouvelles, soumet les parts aux lois de l’offre et de la demande. Par conséquent, les parts des fonds à capital fixe se négocient d’habitude à un prix inférieur à la valeur liquidative.
Fonds à capital variable : La majorité des fonds communs de placement sont à capital variable. En gros, cela signifie que le nombre de parts n’est pas fixe. Le fonds rachète des parts et en émet de nouvelles en fonction de la valeur liquidative actuelle.
Fonds avec frais d’acquisition et sans frais d’acquisition : Les frais d’acquisition sont une commission de vente sur un fonds commun. Si un fonds facture ces frais, l’investisseur doit payer la commission de vente en plus de la valeur liquidative des parts. Les fonds sans frais d’acquisition génèrent habituellement des rendements plus élevés pour les investisseurs en raison des frais d’achat réduits.
Comment investir dans un fonds commun de placement?
1. Choisissez le type de fonds commun
Avant d’acheter un fonds commun de placement, vérifiez que c’est le bon produit d’investissement pour vous. Les fonds communs viennent souvent avec des frais plus élevés que d’autres placements, comme les FNB, mais pas souvent avec des conseils. (Nous y reviendrons plus loin.)
La plus grande décision à prendre, c’est le choix du secteur d’investissement du fonds commun. Voulez-vous investir dans des sociétés canadiennes en démarrage et à faible capitalisation? Dans de grandes sociétés américaines? Pensez aussi à vos objectifs de placement et aux risques que vous pouvez prendre. Si vous n’aimez pas le risque, un portefeuille conservateur est probablement la solution pour vous. Si vous avez un horizon à long terme, vous pourriez opter pour des fonds plus risqués.
Une fois que vous savez quel type de fonds commun vous voulez acheter, assurez-vous que le fonds est de bonne qualité comparativement à d’autres fonds. Beaucoup de sociétés de fonds affichent des cotes de Morningstar (l’agence de recherche sur les placements) à côté de leurs offres. Cette cote varie entre une et cinq étoiles. Selon l’explication de Morningstar, ce sont des évaluations objectives des rendements passés d’un fonds par rapport aux risques pris par celui-ci.
Cependant, il y a des avantages à acheter tous vos fonds communs auprès d’une seule société (ou « famille » de fonds), comme des transactions sans frais et des frais de gestion réduits sur les fonds individuels une fois que vous atteignez un certain niveau d’investissement. Le rendement fluctue d’une journée à l’autre, tout comme les frais, parfois. Voilà pourquoi vous devriez faire des recherches sur les fonds avant d’y investir.
2. Choisissez le bon fournisseur
Contrairement aux actions, qui ne sont généralement pas commercialisées et vendues par la société elle-même, vous pouvez acheter des parts directement auprès des émetteurs de fonds communs. Les institutions financières en vendent aussi. Mais n’oubliez pas que, si vous achetez un fonds par l’intermédiaire d’une autre société, vous devrez payer des frais qui ne s’appliqueraient pas si vous achetiez le fonds directement auprès de l’émetteur.
3. Faites attention aux frais
Les frais sont un élément important à considérer. Ils sont normalement indiqués dans la page Web ou la « fiche produit » du fonds. Les frais viennent gruger les rendements de vos investissements et peuvent les diminuer de beaucoup au fil du temps. Disons que vous investissez 100 000 $ dans un fonds commun dont les frais correspondent à la moyenne canadienne. Dans dix ans, ces frais représenteront 25 000 $ de moins dans vos poches que si vous aviez investi cet argent dans des FNB passifs qui facturent beaucoup moins de frais, mais donnent le même rendement.

4. Rééquilibrez votre portefeuille
Il ne faut jamais négocier des fonds communs sous le coup de l’émotion. Si le marché boursier américain chute un jour, vous pourriez être tenté de retirer vos liquidités ou de les investir dans des actions étrangères. Selon la première règle de l’investissement (acheter à bas prix, vendre à prix élevé), ce n’est peut-être pas la bonne chose à faire.
Cela dit, vous devriez prévoir de rajuster vos placements à l’occasion pour bien répartir vos actifs. Prévoyez un rééquilibrage annuel de votre portefeuille.
Comment les fonds communs de placement font-ils de l’argent?
Les émetteurs de fonds communs de placement perçoivent différents types de frais, dont des frais de négociation, des ratios de frais de gestion (RFG) et des frais d’acquisition. En voici un aperçu.
Frais de négociation : Les plateformes en ligne facturent généralement des frais de négociation uniques pour l’achat de la plupart des fonds communs. Ces frais de négociation, ou commissions, peuvent varier d’une plateforme à l’autre, mais le montant de votre investissement peut jouer dans la balance. De plus en plus de plateformes offrent des fonds sans frais de négociation. Si vous faites affaire avec les grandes sociétés, il ne devrait pas y avoir de frais cachés liés aux fonds, à part le RFG. Mais qu’est-ce que le RFG au juste?
Ratio de frais de gestion (RFG) : Il s’agit des frais facturés pour la gestion d’un fonds. Les fonds communs sont gérés par des gestionnaires qui s’occupent de négocier le contenu du fonds selon leurs prévisions de hausse ou de baisse des placements détenus dans le fonds. Le RFG est exprimé en pourcentage et peut sembler assez minime (1 % ou 2 %), mais il est important de comprendre que ce pourcentage est soustrait de la valeur entière du fonds chaque année, que celui-ci fasse de l’argent ou en perde. Au fil du temps, ces RFG à l’allure innocente finissent par s’accumuler.
Frais d’acquisition : Il n’est pas rare que les plateformes de négociation « renoncent » aux frais de négociation pour les fonds communs qui ont des frais d’acquisition. Comme les frais d’acquisition sont un simple synonyme de « commissions de vente », il n'y a pas vraiment de renonciation; les frais sont simplement catégorisés différemment. Les fonds communs avec frais d’acquisition sont nommés selon le mode de perception des frais. Les parts de catégorie A ont des frais « initiaux », ce qui signifie que vous les payez au moment de l’achat du fonds, tandis que les parts de catégorie B ont des frais « ultérieurs », ce qui signifie que vous les payez quand vous vendez les parts. Les parts de catégorie C distribuent les frais pendant une partie de la durée (ou toute la durée) de détention du fonds, en général pendant un an.
Les désavantages d’investir dans des fonds communs de placement
Voici les cinq grands désavantages des fonds communs de placement :
Coût : Comme nous l’expliquons plus loin, les frais de gestion des fonds communs peuvent être élevés, ce qui fait diminuer votre rendement.
Frais : Les frais peuvent inclure des « frais d’acquisition », qui sont essentiellement des commissions de vente.
Liquidité : Les autres placements peuvent être négociés tout au long de la journée, mais les fonds communs peuvent être négociés une seule fois par jour.
Conseils financiers : La plupart des fonds communs n’offrent pas de conseils financiers.
Rendements inégaux : À long terme, la majorité des fonds communs activement gérés n’obtiennent pas un rendement plus élevé que l’indice de référence. Beaucoup d’entre eux offrent un rendement moins élevé, mais vous payez quand même des services de gestion « active ».

La solution de rechange aux fonds communs de placement, qui sont une forme d’investissement actif, est l’investissement passif, qui consiste essentiellement à laisser votre argent pendant une longue période dans un compte à faibles frais qui tente de refléter le marché, plutôt que de surpasser son rendement. C’est possible au moyen d’un type particulier de fonds commun appelé un fonds indiciel, qui a généralement des frais moins élevés que les fonds activement gérés simplement parce qu’il maintient des avoirs proportionnels aux indices, comme l’indice S&P/TSX composé.
Les avantages d’investir dans des fonds communs de placement
Malgré les inconvénients, les fonds communs de placement ont des avantages, du moins si vous les comparez à l’achat d’actions individuelles. (Ces avantages peuvent s’estomper si vous choisissez plusieurs types d’actifs.)
Flexibilité : Capacité de réagir rapidement aux fluctuations du marché, étant donné que les fonds sont activement gérés.
Diversification : Un seul fonds commun peut contenir des dizaines ou même des centaines d’actions ou d’émetteurs différents.
Que signifie la lettre à la fin du nom d’un fonds commun de placement?
Vous avez probablement remarqué une lettre après le nom de plusieurs fonds communs de placement. Cette lettre désigne la série ou la catégorie à laquelle appartient le fonds. Chaque série a ses propres avantages et sa propre structure de coûts. En voici un survol :
Série A : D’habitude, les fonds communs de série A sont vendus par un conseiller financier ou achetés directement par un particulier. Ils exigent normalement un investissement moins important que d’autres fonds communs. Les conseillers qui vendent des fonds de la série A peuvent toucher une commission de vente.
Série D : Les fonds communs de série D s’adressent aux investisseurs autonomes qui les achètent auprès d’une maison de courtage. Ils ne viennent pas avec des conseils financiers; leurs frais sont donc généralement moins élevés que ceux des autres fonds.
Série F : Les fonds communs de série F sont des fonds à honoraires. Plutôt que d’être versés au fonds, ces honoraires sont payés à un conseiller et se situent généralement entre 1 % et 2 %.
Série I : Les fonds de série I visent surtout les investisseurs institutionnels, de même que les investisseurs qui ont des sommes importantes. Certains fonds de la série I exigent un important investissement minimal; c’est pourquoi ils conviennent aux personnes à valeur nette élevée.
Série O : La série O est généralement composée de fonds communs institutionnels.
Série T : Les fonds communs de série T sont généralement des fonds avec avantages fiscaux. Une partie des rendements de ces fonds est souvent non imposable.
Comment faire de l’argent avec les fonds communs de placement?
Quand vous investissez dans un fonds commun de placement, la valeur du fonds peut augmenter de trois manières :
Paiements de dividendes : Les revenus que vous touchez prennent la forme de dividendes sur les actions et d’intérêts sur les obligations détenues dans le portefeuille du fonds. Un fonds verse presque tous ses revenus de l’année aux détenteurs de parts sous forme de distributions. Les investisseurs ont souvent le choix de recevoir un chèque de distribution ou de réinvestir les gains et d’acheter d’autres parts.
Gains en capital : Quand un fonds vend un titre dont le prix a augmenté, il réalise un gain en capital. Quand il vend un titre dont le prix a diminué, il subit une perte en capital. La plupart des fonds distribuent leurs gains en capital aux investisseurs une fois par année.
Valeur liquidative : Si le prix des avoirs d’un fonds augmente, mais que le gestionnaire du fonds ne les vend pas, le prix des parts du fonds augmente. C’est comme la hausse du prix des actions : vous ne recevez pas de distribution immédiate, mais la valeur de votre investissement augmente et vous faites de l’argent si vous décidez de vendre les actions.
Les personnes qui investissent dans un fonds commun partagent les pertes et les gains à parts égales. Si la valeur d’un des placements du fonds dégringole, cela ne fait pas diminuer la valeur du reste du portefeuille de placement. Mais même si l’investissement dans un fonds commun permet de répartir les risques, il ne les élimine pas complètement. Vous pouvez faire de l’argent à l’aide des fonds communs, mais vous pouvez aussi en perdre.