Les options sont un type de produit financier dérivé. Oui, le sujet peut sembler ennuyeux et complexe. Mais rassurez-vous : ce n’est pas ennuyeux. (Complexe? C’est une autre histoire. Préparez-vous!) Les options vont au-delà de l’achat ou de la vente d’une action. Elles vous permettent de prendre position (et peut-être d’empocher des profits) sur des éléments très précis comme l’ampleur et le moment de la variation du cours. Bref, les options vous donnent encore plus… d’options.
Qu’est-ce qu’une option?
Une option est un contrat. Elle vous donne le droit (mais non l’obligation) d’acheter ou de vendre une action donnée à un prix donné et à une date donnée.
Beaucoup de choses peuvent se produire d’ici là. Tout comme les actions, les options peuvent être négociées sur les marchés. Ainsi, les personnes qui détiennent des options ont non seulement le droit d’acheter ou de vendre une action donnée, selon le cas, mais aussi le droit en tout temps de vendre l’option elle-même jusqu’à son échéance. Voici quelques exemples :
Supposons que l’action d’Apple se négocie à 150 $ et que vous pensez que le cours va augmenter. Vous pourriez acheter une option qui vous donne le droit d’acheter AAPL à 170 $ dans les deux mois suivants (à la date d’échéance), peu importe le cours de l’action à ce moment-là.
Si vous attendez deux mois et que le cours d’Apple est de 180 $, vous pouvez exercer (ou lever) votre option, ce qui signifie que vous achetez l’action au cours immobilisé de 170 $ et que vous pouvez la revendre immédiatement (au cours en vigueur de 180 $) et ainsi réaliser un profit de 10 $ par action. Un contrat d’option porte généralement sur 100 actions d’une même société, mais le prix (appelé « prime ») est exprimé par action. Dans cet exemple, si la prime était de 5 $, vous paieriez 500 $ par contrat d’options sur Apple. Après avoir soustrait la prime de 500 $ des 1 000 $ que vous avez gagnés, vous vous retrouvez avec un profit de 500 $, moins les frais. À titre de comparaison, si vous aviez investi ces 500 $ dans des actions d’Apple, vous auriez empoché un profit de 20 %, soit 100 $.
Vous pouvez également vendre l’option avant son échéance, comme le font la plupart des gens. Supposons que le cours d’AAPL atteint 165 $ un mois après que vous ayez acheté l’option. Vous pourriez vendre l’option plus cher que vous ne l’avez achetée, puisqu’elle se rapproche du prix de levée de 170 $ – et qu’elle a plus de chances de générer un profit lorsqu’elle est exercée à la date d’échéance.
Passons à un scénario moins optimiste, où le cours d’AAPL est nettement inférieur à 170 $ pendant les deux mois. Vous pourriez vendre l’option à tout moment et encaisser une perte – dans la mesure où quelqu’un d’autre peut prendre le risque. Mais si conservez l’option jusqu’à l’échéance, vous n’avez aucun intérêt à l’exercer et vous perdez vos 500 $.
Pourquoi acheter une option?
Vous voulez couvrir votre risque. Supposons que vous possédez beaucoup d’actions d’Apple et que vous avez peur que le cours s’effondre. En achetant les bonnes options, vous pouvez limiter les pertes.
Vous voulez augmenter votre exposition sans dépenser beaucoup d’argent. Acheter des options est une solution beaucoup plus abordable que l’achat pur et simple d’actions. En prime, l’effet de levier peut multiplier votre potentiel de hausse.
Vous avez étudié le marché et souhaitez mettre à profit vos intuitions. Les options vous permettent non seulement de prédire la hausse ou la baisse d’une action, mais aussi l’ampleur et le moment de la variation du cours.
Quels sont les différents types d’options?
Comme leur nom l’indique, les options d’achat vous permettent d’acheter une action à un certain prix (appelé prix de levée ou prix d’exercice) au plus tard à la date d’échéance. Ces options vous conviennent si vous croyez que le cours de l’action est à la hausse, car elles vous permettent d’acheter des actions à un prix potentiellement inférieur à celui du marché. (Vous trouverez un glossaire pratique au bas de cette page.)
De même, les options de vente vous permettent de vendre une action à un certain prix au plus tard à la date d’échéance. Ces options vous conviennent si vous croyez que le cours de l’action est à la baisse, car elles vous permettent de vendre des actions à un prix potentiellement supérieur à celui du marché.
Parmi les options les plus courantes, il existe les options sur actions individuelles (par exemple Apple, Google ou Amazon), et les options sur FNB (c’est-à-dire des fonds négociés en bourse qui investissent dans plusieurs actions à la fois).
Que se passe-t-il avec une option après l’achat?
Reprenons l’exemple d’Apple. Vous pouvez vendre cette option jusqu’à sa date d’échéance à un prix qui dépendra principalement du cours de l’action sous-jacente.
Supposons que le cours d’AAPL a chuté bien en dessous du prix de levée quelques semaines après l’achat. Vous pouvez vendre l’option, mais à un prix inférieur aux 500 $ que vous avez payés, car l’option a moins de chances d’être profitable. En revanche, si le cours d’AAPL est nettement supérieur au prix de levée et qu’il ne reste qu’une semaine avant l’échéance, l’option a de fortes chances de faire de l’argent, et vous pourriez sans doute la vendre pour beaucoup plus que 500 $.
Vous pouvez également attendre jusqu’à la date d’échéance (ou encore exercer l’option par anticipation; nous reviendrons sur ce point plus loin). Si le cours d’AAPL dépasse 170 $ ce jour-là, vous pouvez exercer votre option et empocher la différence. En revanche, si le cours de l’action est inférieur à 170 $ à la date d’échéance, vous perdez vos 500 $.
Dans la plupart des cas, les négociateurs et négociatrices ne vont pas aussi loin – non pas par paresse, mais par manque de liquidités. En effet, pour exercer cette option sur Apple, il faut débourser 170 x 100 $, soit 17 000 $. Plusieurs se tournent donc vers une « vente liquidative », qui consiste simplement à vendre le contrat à quelqu’un d’autre. Si le cours d’AAPL s’était effondré, vous auriez vendu l’option et vous auriez sans doute encaissé une perte (mais au moins, vous auriez récupéré une partie de ce que vous avez payé). En revanche, si AAPL s’était apprécié, la vente de l’option vous aurait rapporté un profit. Dans les deux cas, la négociation d’options vous permet d’obtenir des rendements semblables sans échanger des tonnes de liquidités.
Quand pouvez-vous exercer une option?
Si vous avez suffisamment d’argent pour acheter les actions sous-jacentes (dans le cas d’une option d’achat) ou suffisamment d’actions pour remplir vos obligations de vente (dans le cas d’une option de vente), vous pouvez exercer l’option en tout temps, mais la plupart du temps, vous avez intérêt à attendre jusqu’à la date d’échéance.
Si vous exercez l’option alors qu’elle n’est pas « en jeu » (c’est-à-dire que le cours actuel de l’action vous permet de réaliser un profit par l’achat ou la vente au prix de levée), vous ne faites qu’immobiliser vos pertes. Cela dit, même si l’option est en jeu, l’exercice par anticipation vous fait perdre la valeur temps. Qu’est-ce que cela signifie? Plus une option en jeu approche de l’échéance, plus sa valeur augmente.
Que se passe-t-il si votre option est hors jeu à l’échéance? Vous perdez ce que vous avez déboursé pour l’acheter.
Qu’est-ce qui détermine le prix d’une option?
Comme c’est le cas pour n’importe quel marché, le prix dépend de ce que les gens sont prêts à payer. L’établissement des prix est un concept à la fois complexe et abstrait, mais en règle générale, il repose sur trois facteurs :
L’ampleur de la variation du cours de l’action sous-jacente nécessaire pour que l’option soit en jeu – Dans l’exemple d’Apple ci-dessus, vous avez une option d’achat qui vous permet d’acheter 100 actions d’AAPL à 170 $ chacune. Si le cours d’AAPL était de 120 $, l’option vaudrait beaucoup moins que s’il était de 168 $. Si l’action se négociait déjà à 175 $, l’option vaudrait encore plus.
La fréquence à laquelle le cours de l’action change (sa volatilité) – AAPL n’est pas très volatil, puisque son cours connaît une croissance soutenue accompagnée de quelques baisses ici et là. Si l’action est à 120 $, il y a peu de chances qu’elle atteigne 170 $ avant la date d’échéance de l’option. En revanche, une action comme DraftKings évolue en dents de scie. L’option aurait donc beaucoup plus de chances d’être en jeu, et ce, même si le cours de l’action sous-jacente était loin du prix de levée. Résultat : l’option coûterait plus cher.
Le temps jusqu’à l’échéance – Plus il reste de temps, plus le cours de l’action sous-jacente a des chances d’évoluer – et plus l’option a de la valeur.
Les paramètres permettant d’évaluer les options sont appelés « les grecques » – comme dans « lettres grecques ». Mais pas besoin d’apprendre tout l’alphabet grec! En fait, vous avez la possibilité de consulter les grecques de chaque contrat d’options, et leurs formules de calcul sont de toute beauté. Pour en savoir plus sur les grecques, consultez notre glossaire ci-dessous.
Quels sont les risques liés aux options?
🛑 Prenez quelques instants pour vous familiariser avec les risques, car ils sont importants. Si l’action sous-jacente n’atteint pas son prix de levée, et que vous ne persuadez personne de vous acheter l’option avant son échéance, vous perdez tout ce que vous avez payé pour l’acquérir. Cela revient à une perte de 100 %, qui est extrêmement rare dans le cadre d’une opération boursière classique.
Voici quelques raisons pour lesquelles la négociation d’options est plus risquée que la négociation d’actions :
Volatilité composée – Étant donné que les options sont des dérivés des actions, elles superposent deux couches de volatilité. (En effet, le cours d’une option est vaguement fondé sur les pronostics de rendement de l’action, dont le cours est vaguement fondé sur les pronostics de rendement de la société.) Par conséquent, il est très difficile de prédire l’évolution du cours d’une option. Par exemple, si vous achetez une option à forte volatilité, vous devez composer avec le risque qu’un événement influe sur la volatilité de l’actif sous-jacent, telle que la perçoivent les investisseurs et investisseuses. Si un tel événement se produisait, la valeur de votre option pourrait baisser, même si le prix de l’actif sous-jacent reste le même. En effet, plus la volatilité implicite est faible, plus l’évolution future de l’action est certaine – et peu de gens voudront parier sur quelque chose de certain. Même si vous avez acheté une option pour 100 $, elle ne vaut peut-être plus que 5 $ aujourd’hui.
Sensibilité au temps – Vous pouvez conserver une action pour toujours, mais pas une option. Plus la date d’échéance est proche, plus la valeur de l’option est susceptible d’évoluer rapidement. Si l’option est en jeu ou sur le point de l’être, sa valeur monte en flèche. Mais si elle est nettement hors jeu, sa valeur peut s’effondrer. La raison : plus la durée d’une option est courte, moins il lui reste de temps pour se remettre de mouvements soudains – et plus elle est risquée. Bref, la durée est un facteur important à surveiller.
Confusion – Les options sont des produits complexes. Dans un domaine où des mots tels que « tunnel » ou « papillon » prennent un tout autre sens, il y a de quoi se sentir perplexe. En fait, il existe beaucoup de stratégies et de techniques à apprendre, surtout au début. En apprenant, vous allez commettre des erreurs qui peuvent parfois vous coûter cher – et c’est particulièrement vrai dans le monde de la négociation à court terme, où tout va très vite.
Liquidité variable – Sur le marché, il existe un nombre important d’actions, mais un nombre exponentiel d’options sur actions. En effet, pour chaque action ou FNB, il existe parfois des dizaines d’options différentes, chacune assortie d’une durée et d’un prix de levée différents. Comme les options sont si nombreuses, il arrive que l’offre et la demande baissent pour l’une d’entre elles. Résultat : vous devez parfois payer plus cher pour certaines options ou vous aurez du mal à trouver des personnes qui voudront vous les acheter à moins de baisser votre prix. Dans certains cas, vous devrez peut-être conserver le contrat jusqu’à l’échéance et assumer la perte.
Quelques termes à connaître
Les options ont leur propre vocabulaire. Avant de les négocier, prenez le temps de connaître les bons termes. (Si vous savez déjà qu’un « condor de fer » n’est pas un personnage de l’univers cinématographique de Marvel, mais bien une stratégie complexe sur options, vous pouvez sauter cette partie. Sinon, poursuivez votre lecture.)
Prix de levée : Prix prédéterminé auquel l’actif sous-jacent à l’option sera acheté ou vendu.
Option de vente : Option qui donne le droit de vendre un actif à un prix donné. Vous achetez une option de vente lorsque vous pensez que le cours d’une action va baisser – comme vous le feriez dans le cadre d’une vente à découvert.
Option d’achat : Contraire d’une option de vente; option qui donne le droit d’acheter un actif à un prix donné. Vous achetez une option d’achat lorsque vous pensez que le cours d’une action va augmenter.
Date d’échéance : Date à laquelle vous pouvez exercer un contrat d’option ou en faire la vente liquidative. Le temps restant avant l’échéance peut aller d’une semaine à trois ans.
En jeu : Option qui rapporte un profit à la personne qui décide de l’exercer. On peut aussi dire « dans le cours ».
Hors jeu : Contraire d’une option en jeu. On peut aussi dire « hors du cours ».
Prime : Montant à débourser pour acheter une option. Bien que les primes soient exprimées par action, les options sont généralement regroupées et vendues par tranches de 100 actions. Par exemple, si la prime est de 5,50 $, vous devez payer un total de 550 $ par contrat.
Seuil de rentabilité : Montant que l’action sous-jacente doit atteindre pour que vous rentriez dans vos frais.
Valeur temps : Temps qui s’écoule entre le moment présent et la date d’échéance.
Volatilité : Mesure des fluctuations du cours de l’actif sous-jacent.
Cours acheteur, cours vendeur et écart : Respectivement, le prix auquel les acheteurs et acheteuses sont prêts à acheter un actif (dans ce cas, une option), le prix auquel les vendeurs et vendeuses sont prêts à vendre l’actif, et la différence entre les deux. Dans le cas des options, l’écart est parfois plus important que celui des actions, ce qui peut compliquer leur vente.
Cours moyen : Point médian entre le cours acheteur et le cours vendeur, généralement considéré comme le meilleur indicateur de la valeur d’un actif.
Maximum : Prix maximum auquel un titre a été négocié au cours du jour de bourse actuel ou précédent.
Minimum : Prix minimum auquel un titre a été négocié au cours du jour de bourse actuel ou précédent.
Dernier prix : Prix auquel un actif a été acheté ou vendu lors de sa dernière transaction.
Volume : Nombre total d’options négociées au cours du jour de bourse actuel ou précédent.
Intérêt en cours : Nombre total d’options actuellement actives.
Volatilité implicite : Estimation de l’ampleur des fluctuations d’une action pendant la durée de vie d’une option. Ce chiffre est exprimé en pourcentage. Plus il est élevé, plus les marchés s’attendent à des mouvements, plus le risque de profit (ou de perte) est plus élevé et plus la valeur de l’option est importante. En règle générale, la volatilité implicite augmente selon les attentes du marché en matière de risque et la demande générale des options.
Que sont les « grecques » dans les options?
Les grecques sont des calculs qui aident les investisseurs et investisseuses à estimer le prix d’une option.
Delta : Estimation de la variation probable de la valeur d’une option selon l’évolution du cours de l’action sous-jacente. Le delta d’une option varie entre -1,0 et 1,0. Ainsi, un delta de 0,25 signifie que pour chaque augmentation d’un dollar de la valeur de l’action sous-jacente, la valeur de l’option devrait augmenter d’environ 0,25 $. Un delta négatif signifie qu’une augmentation du prix de l’action entraîne une diminution de la valeur de l’option.
Gamma : Variation du delta d’une option en réponse aux variations du prix de l’actif sous-jacent. Lorsqu’une personne achète une option, celle-ci a un gamma positif entre 0 et 1. Plus une option se rapproche (ou s’éloigne) de l’échéance ou du prix de levée, plus le gamma est élevé (ou faible). Certains investisseurs et investisseuses couvrent leurs positions sur options en détenant l’action sous-jacente au même moment. Lorsque c’est le cas, le gamma leur permet de déterminer le nombre d’actions à acheter ou à vendre après une variation du cours de l’action afin de maintenir une couverture contre les mouvements futurs.
Thêta : Estimation de la baisse de valeur d’une option dans le temps. Également connu sous le nom d’« érosion de la valeur temps », le thêta est exprimé sous forme de nombre négatif et augmente à mesure que l’échéance de l’option approche.
Véga : Estimation de la variation du prix d’un contrat d’option en réponse à un changement de la volatilité implicite de l’actif sous-jacent. Plus le véga est élevé, plus l’option est sensible à des événements importants tels que les annonces de bénéfices.
Rhô : Estimation de la sensibilité de la valeur d’une option aux variations du taux d’intérêt d’un bon du Trésor américain (dans le cas des options en dollars américains). Les options d’achat ont tendance à avoir un rhô positif, alors que les options de vente un rhô négatif. En règle générale, le rhô est un facteur moins important que les autres grecques, mais il peut vous être utile si vous vous attendez à ce que la fourchette des taux d’intérêt évolue.