Les obligations peuvent être utiles pour diversifier les actifs d’un portefeuille d’investissement et le protéger de la volatilité des marchés boursiers. Mais avant de faire des opérations sur ces titres, il est important de connaître les différentes catégories d’obligations et leur effet sur votre stratégie de placement.
Aperçu des obligations
En achetant une obligation, vous agissez essentiellement comme un banquier. En effet, une obligation est une convention de prêt entre l’émetteur de l’obligation (une entité comme une administration municipale ou une société) et le détenteur de l’obligation (un investisseur particulier ou institutionnel). Les gouvernements et les sociétés émettent des obligations lorsqu’ils ont besoin d’emprunter de l’argent pour financer des infrastructures ou d’autres activités, comme la construction d’un pont dans une ville ou un programme coûteux de recherche et développement d’une société. Mais les obligations ne sont pas toutes égales. Chaque catégorie d’obligation présente son propre niveau de risque et de rendement, ainsi que des avantages et inconvénients. Jetons-y un coup d’œil.
Catégories d’obligations
Obligations provinciales
Les obligations provinciales sont émises par les gouvernements provinciaux et sont considérées comme assez sûres, car les provinces bénéficient de revenus stables provenant de taxes et d’autres sources. Cependant, elles ne sont pas aussi sûres que les obligations du gouvernement canadien. Les personnes et les sociétés achètent ces obligations pour percevoir des intérêts sur leur argent tout en aidant les provinces à payer des écoles, des hôpitaux et des routes, entre autres.
Obligations municipales
Les obligations municipales (souvent appelées « munis » dans le milieu) sont des titres émis par des administrations étatiques et municipales pour financer des projets comme la construction d’un pont ou la rénovation d’une école.
On distingue principalement deux types d’obligations municipales : les obligations générales et les obligations à revenus. Les obligations générales sont garanties par la bonne foi et le crédit de l’émetteur, qui peut taxer les résidents pour assurer les paiements requis sur les obligations. Quant aux obligations à revenus, celles-ci ne sont pas garanties par le pouvoir de taxation de l’émetteur, mais par les revenus tirés d’une source précise, comme les péages sur les routes. Les obligations « sans recours » sont un sous-type d’obligations à revenus pour lesquelles l’émetteur n’est plus tenu de verser des paiements au détenteur si la source de revenus rattachée aux obligations s’épuise.
Il existe aussi des obligations émises par une administration municipale au nom de groupes privés, comme des collèges à but non lucratif ou des hôpitaux. Toutefois, en cas de défaut de paiement de ces organismes, l’administration gouvernementale n’est pas responsable du montant en souffrance.
Bien que relativement sécuritaires, les obligations municipales comportent un risque plus élevé que les obligations d’État souverain (nous y reviendrons un peu plus loin), car l’émetteur est une entité beaucoup plus petite.
Selon votre pays et votre localité, vous ne paierez peut-être pas d’impôt sur le revenu tiré des obligations municipales. Aux États-Unis, les intérêts touchés sont non imposables à l’échelle fédérale et étatique, si vous vivez dans l’État qui a émis l’obligation. Des taux d’intérêt plus bas rendent les obligations municipales attrayantes, ce qui encourage l‘investissement dans des projets civils.
Obligations convertibles
Les obligations convertibles sont un type d’obligations de sociétés qui peuvent être converties en liquidités ou en actions de la société émettrice à n’importe quel moment. Le nombre d’actions obtenues si vous convertissez l’obligation est prédéterminé.
Les obligations convertibles offrent des rendements (revenus) plus élevés que les obligations d’État, mais moins élevés que les obligations de sociétés conventionnelles. Ces obligations plaisent aussi aux investisseurs parce qu’elles offrent la souplesse de les transformer en actions à des moments prédéfinis pendant leur durée, ce qui signifie que les investisseurs peuvent en profiter lorsque les actions deviennent attrayantes en raison d’une hausse de leur valeur.
Pourquoi les sociétés émettent-elles des obligations convertibles? Ces titres permettent aux sociétés de payer un taux d’intérêt plus bas aux détenteurs parce que l’option de conversion est avantageuse pour les investisseurs. Les obligations convertibles permettent également aux sociétés de déduire les intérêts qu’elles versent comme une dépense. Elles peuvent aussi être une bonne option pour les sociétés qui ont une faible cote de crédit, mais qui s’attendent à une bonne croissance, comme les entreprises en démarrage.
Obligations à haut risque
Les obligations à haut risque sont aussi appelées « obligations à rendement élevé » ou « obligations spéculatives ». Ce sont des obligations de sociétés ayant reçu la plus faible cote possible des agences de notation comme S&P ou Moody’s Investors Service, ce qui signifie que leur situation financière n’est pas très bonne et qu’elles présentent un risque élevé de non-paiement.
Les obligations à haut risque sont les obligations les plus risquées qu’il est possible d’acheter, mais sont quand même généralement plus sûres que les actions. Elles offrent des rendements plus élevés et des taux d’intérêt qui sont plusieurs fois plus élevés que ceux des obligations d’État, afin d’attirer les investisseurs.
Obligations étrangères
Les obligations étrangères sont des obligations émises dans un marché national par un émetteur étranger, dans la devise du marché national. Par exemple, une société japonaise peut émettre une obligation en dollars canadiens dans le marché canadien.
Pour une personne qui investit, la difficulté vient du fait que l’émetteur verse des intérêts dans une devise différente. Pour retirer cet argent et vous en servir pour faire des placements dans votre devise, vous devrez convertir le montant en payant des frais de change, lesquels fluctuent au fil du temps. Si vous investissez dans des obligations étrangères, vous devrez vérifier que les frais associés à la conversion de la devise n’éliminent pas le rendement obtenu au moment de la conversion.
Bien que ces obligations soient utiles pour diversifier votre portefeuille, elles comportent un certain risque qui dépend du marché dans lequel vous investissez. Un marché instable peut gruger vos économies. De plus, il faut tenir compte de la volatilité du taux de change. Si ce taux connaît d’importantes fluctuations, il pourrait être très élevé lorsque vous voudrez vendre l’obligation.
Obligations de sociétés de catégorie investissement
Les obligations de sociétés sont émises par diverses entités commerciales comme les sociétés par actions, les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés de personnes. Ce sont des obligations ayant obtenu une cote de crédit « BBB » ou supérieure de S&P ou de Moody’s. Toutefois, elles ne sont pas associées à un grand risque de non-paiement, car elles ont été évaluées par les services d’investissement et déclarées à faible risque.
Quoi qu’il en soit, les sociétés qui émettent des obligations ne sont pas aussi résilientes que les gouvernements et les municipalités, ce qui fait augmenter le risque, mais les rendements sont aussi plus élevés.
Obligations non conventionnelles
Toutes les obligations énumérées ci-dessus sont conventionnelles parce que leur valeur, la fréquence de leurs versements d’intérêts, leur taux d’intérêt et leur date d’échéance sont prédéterminés. Dans le cas d’une obligation non conventionnelle, cependant, ces variables peuvent changer au fil du temps.
Par exemple, les obligations à coupon zérosont des obligations non conventionnelles qui ne versent pas d’intérêts chaque année. Les émetteurs paient plutôt la totalité des intérêts à l’échéance de l’obligation. Ces obligations peuvent être émises tant par des gouvernements que par des sociétés.
Ces types d’obligations conviennent généralement aux investisseurs ayant une très bonne compréhension des titres et de leur utilité dans leur portefeuille global.