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Qu’est-ce qu’une obligation?

Mis à jour 19 février 2025

Résumé

Une obligation est un titre à revenu fixe qui permet aux investisseurs et investisseuses de toucher des intérêts sur une somme qu’ils prêtent à un gouvernement ou à une société pour une période donnée. Voici ce que vous devez savoir sur les obligations et sur les avantages et les risques d’en ajouter à votre portefeuille de placements.

Une obligation est essentiellement une reconnaissance de dette. Si une société ou une administration gouvernementale doit emprunter de l’argent, elle émet des obligations qu’elle offre à des investisseurs institutionnels et particuliers, en promettant de payer des intérêts sur le principal, pendant une période donnée allant de quelques mois à 30 ans ou plus. Le rendement d’une obligation correspond au taux d’intérêt versé. Lorsque l’obligation arrive à échéance (à la fin de la période fixe), le principal, ou valeur nominale, est remboursé à l’investisseur. Les sociétés, les administrations provinciales, étatiques ou municipales et le gouvernement fédéral peuvent émettre des obligations.

En général, les obligations sont des placements à faible risque pour les particuliers. Dans un portefeuille de placement équilibré à 60/40, les obligations visent à offrir une certaine stabilité par rapport à la volatilité du marché boursier. Mais elles ne sont pas toutes à faible risque! Voilà pourquoi il est important de bien comprendre les actifs détenus dans votre portefeuille.

Investir dans des obligations

On n’achète pas des obligations tout à fait de la même manière que des actions, mais on peut s’en procurer de plusieurs manières.

Les fonds négociés en bourse (FNB) d’obligations et les fonds communs de placement représentent sans doute la façon la plus simple d’investir dans des obligations. Certains fonds d’obligations et FNB sont gérés activement, tandis que d’autres suivent un indice. Certains fonds investissent dans des obligations à court terme (d’un mois à 2 ans), à moyen terme (de 2 à 10 ans) et à long terme (10 ans ou plus), et d’autres contiennent des obligations de différentes durées. Ces fonds peuvent investir dans une catégorie d’obligations précise, comme des obligations gouvernementales, municipales, du Trésor ou de sociétés, ou dans plusieurs types d’obligations pour diversifier leur portefeuille. Mais il faut retenir que, contrairement aux obligations individuelles, les fonds et FNB d’obligations n’arrivent jamais à échéance.

Il est possible d’acheter des obligations individuelles au moment d’une nouvelle émission ou sur le marché secondaire, par l’intermédiaire d’un courtier ou d’une maison de courtage en ligne. Pour acheter de nouvelles obligations, il faut parfois un investissement minimal, ce qui peut coûter cher à une seule personne qui investit.

Les obligations achetées sur les marchés secondaires sont des obligations « usagées », un peu comme des actions qui ont déjà été émises et négociées en bourse. Mais contrairement aux actions, il y a un écart entre le prix que vous paierez réellement pour acheter ces obligations et celui payé par le courtier. Cet écart, qui correspond au profit du courtier, peut être une somme importante pour les petits investisseurs.

Obligations ou actions?

En termes simples, si vous achetez une action, vous détenez une part d’une société, tandis que si vous achetez une obligation, vous devenez le créancier d’un prêt.

Les actions et les obligations présentent des avantages différents. Les actionnaires n’ont aucune garantie de faire de l’argent; ils en font seulement si la société se porte bien financièrement ou prend de l’expansion, ce qui fait généralement augmenter le cours des actions. Certaines sociétés versent aussi des dividendes trimestriels ou annuels (une distribution de leurs bénéfices) à leurs actionnaires. Les personnes qui investissent dans des obligations, quant à elles, reçoivent des paiements d’intérêts garantis. Ces titres sont attrayants en grande partie parce que vous pouvez vous attendre à récupérer votre argent en entier, avec intérêts.

D’habitude, les actions ont des rendements supérieurs aux obligations, même les obligations risquées à long terme. Mais en raison de l’effet composé, la diversification des actifs peut procurer une bonne valeur aux personnes qui veulent maximiser leurs rendements.

Vous savez sans doute déjà que les actions offrent un meilleur rendement que les obligations à long terme. Nous présentons ci-dessous des portefeuilles contenant des obligations à long terme – qui sont très risquées (dans la colonne de gauche du tableau) – et des actions (dans la colonne de droite du tableau), ou une combinaison des deux. Si on regarde le rendement des actifs et le rendement mensuel moyen des portefeuilles, une chose ressort clairement : plus on détient d’actions, plus le rendement augmente. Les diagrammes ci-dessous montrent les rendements de ces portefeuilles au cours des 50 dernières années. Dans le tableau, les rendements excédentaires correspondent aux rendements totaux, moins le rendement des liquidités détenues, pour mesurer les rendements obtenus si on prend le risque d’investir dans l’actif au cours d’une période donnée.

Graphique comparant les performances des actions et des obligations sur 22 ans

Cependant, au lieu des rendements mensuels moyens, vous devriez plutôt vous concentrer sur le rendement à long terme. Jetons donc un coup d’œil aux rendements composés de ces portefeuilles. Le résultat est bien différent. L’avantage de détenir des actions diminue grandement si le portefeuille contient plus de 60 % d’actions, et devient nul si le pourcentage d’actions dépasse 80 %. Étant donné que la diversification réduit la volatilité, ce qui améliore les rendements composés, l’avantage de détenir des actions diminue plus la concentration d’actions augmente dans le portefeuille.

Arc ascendant illustrant les rendements des obligations depuis 1970

Si on se tourne plutôt vers le ratio risque/rendement, celui-ci atteint un sommet lorsque le portefeuille est composé de 50 % à 70 % d’actions. Au-delà de ce pourcentage, il y a moins d’avantages à ajouter des actions et à prendre des risques supplémentaires.

Ce qu’il faut retenir, c’est que l’avantage d’acheter des actions diminue plus la concentration d’actions augmente et stagne dès que cette dernière atteint entre 70 % et 80 % dans un portefeuille. Il est très avantageux d’ajouter à un portefeuille des actifs pour diversifier les rendements. Voilà pourquoi nous croyons que les investisseurs cherchant une croissance devraient miser sur des actifs comme l’or et les obligations gouvernementales au lieu d’acheter plus d’actions. Même si on revoit à la baisse le rendement attendu des obligations par rapport à celui des 50 dernières années, la dynamique reste la même : chaque dollar de plus investi dans des actions offre moins d’avantages en raison de l’effet du rendement composé et de la diversification.

 Ces tendances générales reflètent le fonctionnement des portefeuilles et du rendement composé; il ne s’agit pas d’un cas isolé. Elles demeurent valides lorsqu’elles sont soumises à des scénarios qui intègrent des rendements inférieurs sur les obligations et différentes corrélations entre les obligations et les actions. On entend parfois que les obligations auront un rendement moindre au cours des 20 années à venir (ces arguments, tout comme les nôtres, sont souvent erronés). En théorie, il y a de bonnes raisons de dire que les actions pourraient offrir de meilleurs rendements par unité de risque que les obligations. Quand la situation économique est mauvaise, les obligations ont souvent des rendements élevés, contrairement aux actions, au moment où les gens pourraient avoir besoin de piger dans leur épargne. Comme les rendements sur les placements visent à compenser les risques pris, il est logique que l’actif qui peut être utilisé comme une assurance ait des rendements moins élevés.

Avantages de l’achat d’obligations

Les obligations vous procurent un revenu prévisible sous forme de versements d’intérêts réguliers. Et si vous conservez vos obligations jusqu’à leur date d’échéance, vous récupérerez le principal. Ces titres vous permettent donc de protéger votre capital tout en investissant.

De plus, les obligations sont généralement moins volatiles que les actions et protègent votre portefeuille en période de volatilité des marchés boursiers. Mais cette règle générale n’a pas tenu pendant une bonne partie de 2022 et de 2023, lorsque les hausses des taux d’intérêt aux États-Unis et au Canada ont fait chuter les prix des obligations (nous reviendrons sur le risque de taux d’intérêt un peu plus loin) au moment où les marchés boursiers ont connu des turbulences.

Mais il est important de noter que, même si les prix des obligations chutent, les pertes que vous subissez sont seulement théoriques si vous ne vendez pas vos titres. Vos obligations continueront de générer des intérêts et vous récupérerez votre principal à la date d’échéance. Le prix d’une obligation reflète seulement ce que le marché est prêt à payer pour cette source de revenus.

Il y a un autre avantage à détenir des obligations : si un émetteur fait faillite, les titulaires d’obligations sont les premiers à récupérer leur argent.

Risques de l’achat d’obligations

En général, les obligations sont considérées comme des actifs moins risqués, mais elles viennent quand même avec certains risques.

Risque de taux d’intérêt

Le risque de taux d’intérêt est l’un des principaux risques associés aux obligations. Il s’agit de la possibilité que la valeur marchande d’une obligation fluctue en raison de changements touchant les taux d’intérêt en vigueur.

Disons que vous détenez une obligation de 1 000 $ qui verse des intérêts de 5 % par année. Si les nouvelles obligations offrent un taux d’intérêt de 7 %, votre obligation à un taux de 5 % devient moins attrayante. Pour que quelqu’un veuille l’acheter, vous devrez baisser son prix. Mais cela signifie aussi que votre rendement attendu passe à 7 %; votre perte est donc temporaire, sauf si l’émetteur ne peut plus payer.

Le risque de taux d’intérêt est plus important pour les obligations à long terme que celles à court terme.

Risque de défaillance

Le risque de défaillance est la possibilité que l’émetteur d’une obligation ne soit plus en mesure de rembourser la valeur nominale de l’obligation à échéance. Même si ce risque n’existe pas dans le cas des obligations et des autres titres de créance émis par le Trésor américain et le gouvernement du Canada, il existe pour tous les autres types d’obligations et d’émetteurs.

Le risque de défaillance varie selon la solidité de l’emprunteur et la conjoncture économique en général. Les grandes sociétés sont plus susceptibles de vous rembourser que les sociétés risquées. En général, des rendements plus élevés récompensent les personnes qui investissent pour le risque de crédit qu’elles prennent.

Risque d’inflation

Le montant reçu à l’échéance d’une obligation est fixe, tout comme les versements d’intérêts. Si l’inflation augmente en flèche, le pouvoir d’achat lié aux paiements reçus sur l’obligation diminue. D’autres types de placements, comme les actions et l’immobilier, offrent une meilleure protection contre l’inflation dans bien des cas. Les obligations indexées sur l’inflation sont un type d’obligations qui offre une protection contre l’inflation. De plus, les obligations à taux variableoffrent une certaine protection contre l’inflation parce que leur prix varie en fonction de taux d’intérêt à court terme, qui changent souvent en période d’inflation.

Catégories d’obligations

Comme on l’a déjà mentionné, les obligations sont émises par des gouvernements et des sociétés, et leur niveau de risque et de rendement varie grandement. Les obligations de longue durée offrent des rendements supérieurs, tout comme les obligations venant d’émetteurs ayant un risque de non-paiement élevé, afin de récompenser les personnes qui prennent un plus grand risque.

Il y a plusieurs catégories d’obligations, notamment :

Obligations gouvernementales

Les obligations émises par le Trésor américain et le gouvernement du Canada sont considérées sans risque en raison de la cote de crédit AA+ des deux institutions. Mais ces placements sûrs offrent des rendements moins élevés.

Le Trésor américain émet divers titres de créance, dont les suivants :

  • Les bons du Trésor sont des obligations à très court terme qui viennent à échéance dans un an ou moins.

  • Les billets du Trésorsont des titres de créance venant à échéance dans 1 à 10 ans.

  • Les obligations du Trésorsont des titres à long terme venant à échéance dans 10 à 30 ans. Il s’agit d’une forme de financement à long terme pour le gouvernement fédéral.

  • Les titres du Trésor protégés contre l’inflation sont des obligations qui protègent les investisseurs et investisseuses contre l’inflation. Ils sont indexés sur l’inflation, ce qui signifie que la valeur du principal augmente selon l’indice des prix à la consommation, un important indicateur de niveau d’inflation dans l’économie américaine. Les versements d’intérêts sont calculés en fonction de la nouvelle valeur du principal de l’obligation, et le paiement reçu à l’échéance est aussi rajusté selon l’inflation.

Obligations provinciales

Les obligations provinciales sont émises par les gouvernements des provinces et sont considérées comme assez sûres, car les provinces ont des revenus stables tirés des taxes et d’autres sources. Cependant, elles ne sont pas aussi sûres que les obligations du gouvernement canadien. Les personnes et les sociétés achètent ces obligations pour toucher des intérêts sur leur argent tout en aidant les provinces à payer des écoles, des hôpitaux et des routes, entre autres.

Obligations de sociétés

Les obligations de sociétés sont des titres de créance émis par des sociétés qui veulent recueillir des fonds pour diverses raisons, comme l’expansion de leurs activités, la recherche-développement ou le refinancement de dettes existantes. Leur niveau de risque varie selon la qualité des revenus et des perspectives de la société.

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