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Comment vos finances se comparent-elles à la moyenne canadienne?

Mis à jour 27 février 2025

À part votre cousine qui vient de découvrir la crypto et les gourous Instagram qui cherchent à vous vendre leur master class sur la finance, personne n’aime vraiment parler d’argent. Cette discrétion vous aide certainement à garder votre sang-froid devant cet ami qui se plaint d’à quel point la piscine creusée intérieure de son chalet à Charlevoix est difficile à laver, mais elle ne vous aidera pas à vous faire une idée éclairée de vos finances. Sans perspective élargie, c’est facile de s’imaginer que tout le monde est plus riche que vous. Mais ça, ce n’est pas que déprimant, c’est aussi, bien souvent, pas vrai du tout.

Pour y remédier, vous pourriez bien sûr forcer vos proches à jaser d’argent contre leur gré, mais il se peut que leurs réponses soient plus ou moins honnêtes. Et qu’ils cessent de vous inviter à souper! Pour vous donner un peu plus de perspective sur votre situation financière sans mettre en danger vos amitiés, Wealthsimple a fait appel aux spécialistes de la firme de sondage Angus Reid pour sélectionner un échantillon représentatif de l’ensemble du pays — 2 500 personnes provenant de différentes provinces, milieux et niveaux de revenus — afin de leur poser tout plein de questions juste assez indiscrètes à propos de l’argent. On a  ensuite condensé toutes ces réponses dans de pratiques tableaux interactifs. Utilisez les menus déroulants pour inscrire vos propres données et voyez instantanément comment vos finances se comparent à celles de la moyenne.

Le but ici n’est pas de vous faire développer un sentiment de supériorité ou d’infériorité par rapport à votre voisin, mais bien de vous encourager à continuer de miser sur les stratégies qui fonctionnent pour vous et à travailler sur celles qui tirent de l’aile. On espère aussi que ça vous encouragera peut-être à être un peu moins sévère envers vous. 

Voici les 12 conclusions les plus intéressantes de ce projet.

Tableau 1: Au Canada, le revenu brut moyen est de 56  832 $ par année (48  684 $ pour les femmes)

Tableau 2: Au Canada, les personnes qui ont des dettes de cartes de crédit présentent un solde moyen de 4  787 $

Un tiers des Canadiennes et Canadiens traînent un solde sur leur carte de crédit. C’est un piège dans lequel on peut très facilement tomber, mais duquel il faut vraiment apprendre à s’extirper. Avec des taux d’intérêt de 20 % ou plus, les cartes de crédit font bondir les dettes deux à trois fois plus rapidement qu’il n’en faut pour générer un rendement avec la plupart des placements. (À titre de comparaison, les actions mondiales ont augmenté de 5,16 % en moyenne par année, après l’inflation, depuis 1900.) Alors, comment se sortir d’une dette de carte de crédit? Respecter un budget est le premier pas de géant à considérer. Voir le montant d’argent dépensé en un mois en restos et kits cutes de festivals, ça a son effet et ça motive souvent à se calmer un peu le pompon. Si vous avez de l’argent placé dans un CELI ou un compte non enregistré, il serait probablement plus avantageux de l’utiliser pour rembourser vos dettes. Vous pouvez aussi voir si vous êtes admissible à une baisse de taux par le biais d’une marge de crédit avec votre banque. Et n’hésitez pas à appeler votre compagnie de carte de crédit. Vous pourriez peut-être passer à une carte avec moins de récompenses, mais un meilleur taux — et certaines compagnies baisseront même votre taux juste parce que vous l’avez demandé.

Tableau 3: En moyenne au Canada, les propriétaires présentent un solde de prêt hypothécaire de 215  000 $

Pas de surprise ici, les grandes villes canadiennes présentent certains des soldes non remboursés sur l’hypothèque les plus élevés au pays. Ce sont 19 % des propriétaires de Toronto et 25 % des propriétaires de Vancouver qui doivent encore rembourser 500  000 $ ou plus pour l’achat de leur maison. 

 Essayer de rembourser plus vite son hypothèque quand on a un petit extra dans ses poches, c’est une bonne idée? Tout dépend de trois facteurs clés.

  • Votre taux hypothécaire. Rembourser en accéléré votre prêt hypothécaire peut être intéressant si votre taux d’intérêt est plus élevé que les rendements attendus de vos placements. Si vous prévoyez toucher 6 % sur les marchés (une estimation conservatrice considérant que le S&P génère en moyenne plus de 10 % annuellement depuis 1957), il faudrait que votre taux hypothécaire dépasse les 6 % pour qu’un remboursement accéléré en vaille la peine.

  • Vos épargnes à l’abri de l’impôt. Le calcul change un peu si vous avez atteint le plafond de cotisation de vos comptes enregistrés. Si c’est le cas, vos placements sont maintenant imposables et il serait peut-être mieux pour vous de travailler à rembourser plus vite votre hypothèque. Par exemple, si vous vous situez dans la tranche d’imposition la plus élevée, ce rendement de 6 % pourrait être réduit à 4 % après impôt. 

  • Votre horizon temporel. Vous aurez bientôt besoin de vos fonds? Les placements sont dans ce cas une option plus risquée. En effet, une dégringolade des marchés pourrait nuire considérablement à votre épargne. Toutefois, si vous avez plus de cinq ans devant vous, vous aurez suffisamment de temps pour contrer la volatilité, et ce, même si votre taux hypothécaire est de 6 % (plus de détails sur le sujet). Vous aurez toujours plus d’une chance sur deux de générer plus de gains sur les marchés que d’économies en remboursant plus vite votre hypothèque.

Tableau 4: Les Canadiennes et Canadiens paient en moyenne 1  242 $ par mois en frais d’habitation (versements hypothécaires ou loyer)

Tableau 5: Au Canada, 81 % de la population cotise à un CELI

Tableau 6: Au Canada, 62 % de la population cotise à un REER

Si vous faites actuellement plus d’argent que vous prévoyez en faire à la retraite, le REER est probablement votre meilleure option pour mettre des sous de côté pour l’âge d’or. Pourquoi? Parce qu’il vous permet de différer le paiement des impôts d’une bonne partie de votre revenu jusqu’à ce que vous soyez dans une tranche d’imposition bien moins élevée. Le plafond de cotisation au REER est aussi assez considérable (jusqu’à 18 % de votre revenu pour l’année précédente, ou 32 490 $ en 2024) ce qui vous permet d’épargner davantage.

Tableau 7: 9 % des Canadiennes et Canadiens cotisent à un CELIAPP

Petit nouveau du monde des régimes enregistrés, le CELIAPP vous laisse mettre de côté jusqu’à 40  000 $, non imposables, pour l’achat d’une première maison. Il s’agit d’une sorte d’hybride entre un CELI et un REER : il offre une déduction fiscale sur le total de votre cotisation et les gains et retraits sont exempts d’impôts. Et si jamais vous décidez finalement de rester locataire, le CELIAPP demeure une avenue d’épargne intéressante, car vous pourrez toujours transférer vos fonds maison directement dans votre REER sans incidence sur vos droits de cotisation.

Tableau 8: Les Canadiennes et Canadiens estiment qu’il leur faudra épargner 1,3 M$ pour accéder à une retraite confortable (par province)

Tableau 9: En moyenne, la population canadienne a moins de 25  000 $ de côté pour la retraite

C’est ce qu’on appelle un bon décalage. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’en calculant combien d’argent elles auront besoin pour leur retraite, plusieurs personnes oublient de compter les pensions gouvernementales (SV et RPC) ou les régimes de pension d’employeur. (Statistique Canada estime qu’un peu moins de 40 % des Canadiennes et Canadiens bénéficient d’une forme de pension privée, mais le nombre tend à diminuer.) Malgré le coup de pouce des pensions, le poids de l’épargne pour la retraite repose sur les épaules des retraité·es en devenir. C’est pourquoi les régimes enregistrés comme le CELI et le REER existent… et pourquoi ils sont si importants.

Pour vous faire une idée d’un objectif adapté à votre situation, tournez-vous vers un bon calculateur de retraite (ouconsultez cette page pour faire vos propres calculs). Une fois le chiffre magique ciblé, la clé est d’épargner et d’investir avec assiduité — et de commencer à le faire le plus tôt possible — en tirant pleinement profit des régimes enregistrés.

Tableau 10: Au Canada, 47 % de la population a un fonds d’urgence

En regardant le verre à moitié vide, ça signifie que pas moins d’un tiers — oui, oui un tiers — de la population canadienne n’arrive pas à la fin du mois. Dans les provinces de l’Atlantique, le pourcentage atteint 43 %. Et les femmes sont 8 % plus enclines à avoir du mal à joindre les deux bouts.

Tableau 11: 66 % des Canadiennes et Canadiens éprouvent souvent du stress financier

Si les factures, l’hypothèque ou la retraite vous empêchent de dormir sur vos deux oreilles, vous n’êtes malheureusement pas seul·e; vous faites même partie d’une majorité préoccupée. Les deux tiers de la population canadienne disent vivre du stress à cause de l’argent. Parmi les 35 ans et moins, ce nombre bondit à 76 %! À noter que ce stress financier touche plus souvent les femmes et les personnes vivant dans de grandes villes (surtout Montréal) ou dans les provinces de l’Atlantique.

Tableau 12: 21 % des Canadiennes et Canadiens ont reçu une aide financière pour la mise de fonds nécessaire à l’achat de leur première maison

Personne n’aime avouer avoir bénéficié d’un sérieux coup de pouce de la Banque M’man et P’pa (ou Mononcle et Matante Inc.) pour l’achat de sa première maison. Et pourtant, près d’un cinquième des propriétaires du pays ont reçu de l’aide pour leur première mise de fonds. Considérant la folie immobilière qui fait rage en Ontario et en Colombie-Britannique, on aurait pu penser que ce sont les proprios de ces régions qui ont obtenu le plus de soutien financier, mais non : c’est plutôt le Manitoba et la Saskatchewan qui trônent au sommet.

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