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Utiliser les comptes fiscalement avantageux pour financer votre retraite

Mis à jour 22 octobre 2024
Une femme tenant un jeu plinko pour les REER et les CELI

Les programmes gouvernementaux tels que le Régime de pensions du Canada (RPC) (ou, au Québec, le Régime de rentes du Québec) et la Sécurité de la vieillesse (SV) vous donneront un peu d’argent pour financer votre retraite. Par contre, ce sera loin d’être suffisant pour vous prélasser sur les plages des Îles Turques-et-Caïques pendant les froids de janvier.

En fait, l’élément le plus important dans l’équation, c’est l’argent que vous aurez mis de côté pendant vos années de vie active. Vous avez peut-être un compte d’épargne, un CPG ou des placements imposables, mais la majeure partie de votre épargne-retraite liquide se trouve sans doute dans un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).

Résumons rapidement le REER et le CELI

On pourrait consacrer un article complet à chacun de ces comptes. (D’ailleurs, on l’a déjà fait!) Pour vous faire gagner du temps, voici un aperçu de ce qu’ils peuvent faire (ainsi que des liens vers les articles complets).

Un REER peut contenir des actions, des obligations, des fonds communs de placement, des FNB, des fonds du marché monétaire et plus encore. Tout ce que vous versez dans un REER permet de réduire votre revenu imposable pour l’année. Par exemple, si votre revenu est de 85 000 $ et que vous versez 15 000 $ dans votre REER, seule la portion restante de 70 000 $ sera imposable. Vous paierez de l’impôt sur le REER et sur les gains qu’il produira, mais seulement lorsque vous commencerez à en retirer de fonds pendant la retraite, alors que votre taux d’imposition devrait être moins élevé. Cela dit, il y a un plafond annuel et beaucoup d’autres points à comprendre. Nous vous invitons donc à consulter notre guide sur le REER.

Un CELI peut contenir les mêmes actifs qu’un REER. Il vous permet également de réduire vos impôts lui aussi, mais pas de la même façon. En fait, l’argent que vous cotisez à un CELI a déjà été imposé. Cet argent ne sera plus imposé par la suite, pas plus que les gains qu’il produira, quel que soit le moment où vous le retirerez ou l’usage que vous en ferez. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre guide sur le CELI.

Combien verser sur chaque compte

Dans la mesure du possible, vous devriez verser le maximum auquel vous avez droit chaque année. Plus l’argent fructifie longtemps, plus vous en aurez au moment de la retraite. Par contre, beaucoup d’entre nous ne sont pas en mesure de maximiser nos cotisations. Il faut donc choisir le compte (et le montant) qui apportera le plus d’avantages à long terme, compte tenu de notre situation personnelle. Voici quelques conseils pour orienter votre décision.

Situations où il vaut mieux cotiser à un REER

  • Votre revenu est supérieur à 50 000 $. Comme vos cotisations au REER sont déductibles d’impôt pour l’année d’imposition en cours, assurez-vous que votre taux marginal d’imposition actuel est plus élevé qu’il le sera pendant votre retraite. Si votre revenu est inférieur à 50 000 $, vous avez déjà atteint le taux marginal d’imposition le moins élevé au fédéral et vous ne pouvez pas aller plus bas.

  • Vous avez des surplus d’argent. Plus vous gagnez d’argent, plus vous avez de chances de disposer d’un montant important que vous pouvez verser dans votre REER (en supposant qu’il vous reste des droits de cotisation).

  • Vous détenez beaucoup d’actions étrangères. Ce principe s’applique tout particulièrement aux actions américaines. Le fisc américain ne reconnaît pas le CELI comme étant un régime de retraite, ce qui vous expose à une retenue d’impôt des non-résidents sur tout revenu de source américaine. Ce n’est pas le cas si vous détenez ces mêmes actions dans un REER!

  • Vous et votre partenaire de vie avez des revenus très différents. La personne qui gagne le plus d’argent peut cotiser au REER de la personne qui gagne le moins d’argent, ce qui permet d’équilibrer l’épargne-retraite du couple tout en réduisant l’impôt qu’il paiera à la retraite. (Voici quelques explications détaillées à ce sujet.) 

Situations où il vaut mieux cotiser à un CELI

  • Votre revenu est inférieur à 50 000 $. C’est le contraire de ce que nous avons dit plus haut : si vous gagnez moins de 50 000 $, votre taux marginal d’imposition au fédéral ne va pas diminuer à la retraite, puisque vous l’avez déjà atteint maintenant. Bref, vous n’avez pas intérêt à attendre pour économiser de l’impôt.

  • Vous tenez à ce que votre argent reste facilement accessible. Les retraits d’un CELI ne sont pas soumis aux mêmes restrictions et n’entraînent pas les mêmes incidences fiscales que les retraits d’un REER – peu importe le moment ou la raison. (Veillez simplement à ne pas cotiser au-delà de votre plafond annuel si vous retirez et re-cotisez la même année.)

  • Vous ne voulez pas mettre une date de fin à votre compte. Il n’y a pas de date limite pour utiliser un CELI. Vous pouvez effectuer des cotisations et des retraits quand vous le voulez et faire fructifier vos placements aussi longtemps que vous le souhaitez. Ce n’est pas le cas du REER : vous devez nécessairement le convertir en fonds de revenu de retraite (FRR) et effectuer des retraits à partir de 72 ans.

Que faire lorsque vous avez maximisé les deux comptes et qu’il vous encore des surplus

Félicitations : c’est un « beau » problème. Pour le régler, vous pouvez par exemple maximiser vos cotisations à un REEE (régime enregistré d’épargne-études), qui vient lui aussi avec des protections fiscales. Lorsque ce sera fait, vous pourrez envisager d’ouvrir un compte de placement non enregistré. D’une part, les gains dans ce type de compte sont imposables, mais d’autre part, l’ARC réserve un traitement fiscal beaucoup plus favorable aux dividendes et aux gains en capital qu’aux revenus ordinaires.

Dans quel compte puiser en premier en cas d’urgence

Dans un monde idéal, vous aurez déjà constitué un fonds d’urgence pour composer avec des dépenses imprévues. Mais si ce n’est pas le cas, évitez de piger dans votre REER avant la retraite, sauf si vous n’avez plus le choix et que vous pouvez assumer les conséquences fâcheuses que cela entraîne. À la place, utilisez votre CELI. Vous n’aurez pas à payer d’impôt sur le retrait et vous pourrez récupérer vos droits de cotisation. Vous resterez sur la bonne voie pour atteindre vos objectifs et vous pourrez vous « rembourser » plus tard.

Faites fructifier votre épargne-retraite