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Qu’est-ce qu’une option de vente?

Mis à jour 29 juillet 2024

Parmi tout le vocabulaire consacré à la négociation des options, le terme « option de vente » est l’un des plus faciles à comprendre. (Dire qu’il existe aussi des stratégies plus complexes, comme les options d’achat non couvertes, les stellages position acheteur et les positions acheteur sur stellage élargi…)

Une option de vente vous donne essentiellement le droit (mais pas l’obligation!) de vendre une action à un prix donné (le « prix de levée » ou le « prix d’exercice »), et ce, au plus tard à une date donnée. Mais avant d’entrer dans les détails, prenons le temps de comprendre ce qu’est une option.

Qu’est-ce qu’une option?

Une option est un type d’un instrument financier appelé « dérivé ». Ainsi, sa valeur repose sur le prix de l’action sous-jacente, et elle ne vous confère aucun droit de propriété comme tel. Les options sont négociées séparément des actions et font l’objet d’une évaluation distincte, qui est fondée sur divers facteurs dont le prix de l’action sous-jacente, l’offre et la demande et le temps restant jusqu’à l’échéance.

Le prix d’une option est appelé la prime et il est présenté en dollars par action – généralement par tranches de 100 actions. Par exemple, si vous désirez acheter une option de vente assortie d’une prime de 5 $, vous devrez débourser 500 $, soit 5 $ x 100.

Lorsque vous achetez une option, vous obtenez le droit d’acheter ou de vendre l’action sous-jacente à une date ultérieure. La décision d’exercer ce droit et d’acheter ou de vendre les actions dépend de vous – et des marchés. 

Pourquoi voudriez-vous avoir ce droit? En fait, les options sont des outils de placement flexibles qui peuvent vous aider, par exemple, à couvrir les pertes ou générer des revenus supplémentaires. Ainsi, vous pouvez utiliser des options pour vous protéger contre la baisse du cours d’une action que vous possédez ou pour immobiliser le prix d’une action que vous ne possédez pas, mais dont vous voudriez empocher les gains futurs. Vous pouvez également revendre des options et générer des revenus à partir des primes. 

Pourquoi acheter une option de vente?

L’achat d’une option de vente est semblable à une stratégie de vente à découvert, qui consiste à parier que le cours de l’action va baisser. C’est donc d’une stratégie baissière. Il existe toutefois deux différences importantes entre la vente à découvert d’une action et l’achat d’une option de vente :

  1. Une option de vente a une date d’échéance. Dans le cas d’une vente à découvert, la position sur actions n’a aucune date d’échéance.

  2. Les pertes potentielles sur une option de vente se limitent à la prime que vous avez payée. En revanche, lorsque vous vendez une action à découvert, il n’y a aucun plafond sur le prix, ce qui veut dire que vos pertes potentielles sont illimitées.

Si vous avez acheté une option de vente et que le cours de l’action tombe en dessous du prix de levée avant la date d’échéance, vous pouvez exercer votre droit de vendre l’action, et ce, au-dessus du prix du marché – dans la mesure où vous possédez des actions sous-jacentes. Si ce n’est pas le cas, il existe une autre solution : vendre l’option de vente avant la date d’échéance et faire un profit grâce à la prime que vous recevez lors de la vente.

Voici les deux principales raisons pour lesquelles les investisseurs et investisseuses achètent des options de vente :

  • Couvrir les pertes – Vous craignez qu’un marché baissier nuise à vos gains ou au rendement de votre portefeuille? Une option de vente vous permettrait de liquider vos positions sur actions en cas de baisse du marché.

  • Miser sur la baisse du cours d’une action – Votre intuition vous dit qu’une action va reculer? Au lieu de vous employer à vendre l’action à découvert, ce qui est risqué, vous voudrez sans doute acheter l’option pour faire un profit.

Pourquoi vendre une option de vente?

Vous pouvez également vendre une option de vente. Lorsque vous vendez une option de vente et que la personne acheteuse décide de l’exercer avant la date d’échéance, vous avez l’obligation d’acheter l’action au prix de levée. Votre seuil de rentabilité correspond au prix de levée moins la prime que vous exigez pour la transaction. 

Dans ce cas, vous espérez que le cours de l’action ne tombera pas en dessous du prix de levée prévu dans votre contrat d’option. C’est ce qu’on appelle une « position vendeur sur option de vente ». Vous réaliserez un profit sur la prime sur l’option de vente à condition que le cours de l’action ne tombe pas en dessous du prix de levée prévu dans le contrat, auquel cas vous auriez l’obligation d’acheter 100 actions à ce prix de levée. (Ça fait mal!)

La principale raison pour laquelle les gens vendent des options de vente est pour faire un profit, du fait qu’ils reçoivent une prime même si la personne acheteuse n’exerce pas l’option.

Fonctionnement d’une option de vente

Voici un exemple pratique qui illustre le fonctionnement d’une option de vente :

Supposons que vous détenez une action dont le cours s’élève actuellement à 50 $. Vous avez fait vos recherches et vous croyez que le prix pourrait tomber à 40 $ dans un avenir rapproché. Vous achetez une option de vente au prix de levée de 45 $ moyennant une prime de 1 $ par action, pour un coût total de 100 $.

Si votre prédiction se concrétise et que le cours tombe à 40 $, vous avez le droit de vendre vos actions à 45 $ chacune, même si elles se négocient à 40 $ sur le marché. La personne qui vous a vendu l’option de vente devrait vous acheter les actions à 45 $ et encaisser une perte de 4 $ par action, soit la différence entre le prix de levée et le prix d’achat (5 $), moins la prime par action perçue à la vente de l’option (1,00 $). Dans ce scénario, vous réalisez un bénéfice net de 4 $ par action. Pas mal du tout!

Et si vous vous trompez et qu’à la date d’échéance, le cours de l’action n’est pas tombé sous la barre des 45 $? Vous perdez 1 $ par action (la prime que vous avez payée), et la personne qui vous a vendu l’option de vente conserve les 1 $ par action en guise de profit.

Image d'un graphique montrant une option de vente.

Comparaison entre les options de vente et les options d’achat

Les options d’achat sont essentiellement le contraire des options de vente. Les options d’achat donnent le droit, mais non l’obligation, d’acheter l’action sous-jacente au prix de levée à la date d’échéance. Lorsqu’une personne achète une option d’achat, elle s’attend à réaliser un profit si le cours de l’action augmente. 

Si l’achat d’une option de vente implique une position vendeur, en ce sens que vous misez sur la diminution du prix de l’action, l’achat d’une option d’achat implique une position acheteur, puisque vous misez sur l’augmentation du prix de l’action.

Types d’options de vente

Il existe de nombreux types d’options de vente, allant de l’écart baissier sur options de vente jusqu’à l’option de vente de protection. Les deux types les plus courants sont les options de vente couvertes et les options de vente non couvertes. Voici des exemples pratiques pour chacun d’entre eux.

Options de vente couvertes

Dans le cadre d’une option de vente couverte, vous vendez le droit de vendre une action au prix de levée jusqu’à la date d’échéance et parallèlement, vous conservez une position vendeur sur la même action. Comme cette stratégie peut sembler un peu compliquée, voici un exemple.

Supposons qu’une action fictive appelée $KALE se négocie actuellement à 50 $. Votre intuition vous dit qu’à long terme, le cours de l’action va reculer considérablement, mais peut-être un peu moins à court terme. Vous décidez donc de vendre l’action à découvert. Vous empruntez 100 actions à une maison de courtage et vous les revendez immédiatement pour 5 000 $ dans le but de les racheter plus tard à un prix inférieur et de réaliser un profit. Puis, vous vendez une option de vente de 100 actions. Vous fixez le prix de levée à 40 $ et une date d’échéance dans 30 jours. La vente de l’option de vente vous rapporte une prime immédiate de 1 $ par action. À partir de là, différents scénarios peuvent se produire :

Le cours de l’action tombe à 45 $ L’option de vente que vous avez vendue expire sans valeur, car le cours de l’action dépasse le prix de levée, qui est de 40 $. Étant donné que vous détenez une position vendeur et que vous avez vendu les actions à 50 $ chacune, vous réalisez un profit de 5 $ par action, auquel s’ajoute la prime de 1 $ par action que vous avez perçue à la vente de l’option de vente, ce qui donne 6 $ par action (pour un total de 600 $).

Le cours de l’action tombe à 35 $ L’option de vente que vous avez vÀ la date d’échéance, le cours de l’action $KALE est de 35 $, ce qui est inférieur au prix de levée de 40 $. La personne qui a acheté votre option de vente exerce son droit de vous vendre les 100 actions à 40 $ chacune, pour un total de 4 000 $. Aïe, aïe, aïe! Heureusement, cette perte est amortie par votre position vendeur, qui vient de s’apprécier de 1 500 $. Par conséquent, votre profit total s’élève à 1 100 $ (le gain sur votre position vendeur de 1 500 $ moins la perte de 500 $ sur votre option de vente, plus la prime initiale de 100 $).

Le cours de l’action bondit à 60 $ L’option de vente que vous avez vendue expire sans valeur (car le cours de l’action dépasse maintenant le prix de levée). Vous réalisez un profit grâce à la prime, mais votre position vendeur vous fait perdre de l’argent. Vous pouvez racheter les 100 actions au nouveau prix (ce qu’on appelle « couvrir » votre position vendeur), ce qui vous permet d’immobiliser la perte de 900 $ (soit la différence de 10 $ pour les 100 actions qui composaient votre position vendeur moins le profit de 100 $ provenant de la prime de l’option). Sinon, vous pouvez attendre que le prix redescende (c’est ce que l’on appelle conserver votre position vendeur – une manœuvre risquée du fait que le prix pourrait encore augmenter). 

Image d'un graphique montrant une option de vente couverte.

Options de vente non couvertes

Dans le cadre d’une option de vente non couverte, vous vendez le droit de vendre une action au prix de levée jusqu’à la date d’échéance. Par conséquent, si le cours de l’action diminue, et peu importe où il se situe, vous avez l’obligation d’acheter l’action au prix de levée. Si le cours de l’action augmente, la personne qui a acheté l’option n’a aucune raison de l’exercer, et vous conservez votre prime. 

Reprenons l’exemple de $KALE. Supposons que l’action se négocie à 50 $. Vous croyez que le cours va diminuer à court terme et décidez de vendre une option de vente de 100 actions au prix de levée de 40 $ échéant dans 30 jours. La vente de l’option vous rapporte une prime de 1 $ par action pour un total de 100 $ (1 $ x 100). Voici quelques scénarios possibles à la date d’échéance :

Le cours de l’action reste à 40 $ L’option de vente que vous avez vendue expire sans valeur, car le cours de l’action $KALE dépasse le prix de levée, qui est de 40 $. Vous conservez la prime de 100 $ que vous avez perçue à la vente de l’option.

Le cours de l’action tombe en dessous de 40 $ Comme le cours de l’action est en dessous du prix de levée, la personne qui a acheté votre option exerce le droit de vous vendre les 100 actions au prix unitaire de 40 $ pour un total de 4 000 $. La prime vous donne un profit de 100 $, qui ne vous permet pas d’éviter la perte. Si vous aimez bien $KALE et que vous avez des raisons de croire que son prix va augmenter, vous voudrez peut-être conserver l’action pendant quelque temps. Sinon, vous pouvez vendre l’action au cours du marché et encaisser une perte du montant de la différence. Dans le cas d’une option de vente non couverte, les pertes peuvent être considérables selon l’ampleur de la chute du cours de l’action. 

Image d'un graphique montrant une option de vente non couverte.

Comment acheter et vendre des options de vente

Vous avez accès aux options de vente à partir d’une plateforme de négociation de base ou d’une plateforme de courtage en ligne. Les options sont prises en charge par une foule de types de comptes enregistrés et non enregistrés, dont les comptes sur marge, les REER, les CELI et les CELIAPP.

La négociation d’options est considérée comme étant plus risquée que la négociation d’autres produits de placement (nous y reviendrons ci-après). C’est pourquoi certaines maisons de courtage exigent que vous déposiez une demande d’autorisation au préalable. Selon le cas, vous devrez répondre à certains critères relatifs aux liquidités (aux espèces dont vous disposez), à votre expérience en matière de négociation et à vos objectifs de placement.

Au moment venu, vous pourrez choisir les paramètres de l’option de vente que vous désirez acheter ou vendre, notamment :

  • le prix de levée;

  • la date d’échéance;

  • le nombre de contrats (la quantité d’options que vous pouvez acheter ou vendre, chaque contrat représentant un nombre normalisé d’actions).

À partir de là, vous surveillez le cours de l’action et attendez le bon moment pour intervenir et maximiser votre profit. 

Risques liés aux options de vente

Lorsque vous négociez des options, vous vous exposez à des gains importants, mais aussi à des pertes considérables. En effet, votre rendement n’est pas garanti. 

Comme nous l’avons vu plus tôt, lorsque vous achetez une option de vente, vos pertes potentielles se limitent à la prime que vous avez payée. 

En revanche, si vous vendez une option de vente et que le cours de l’action tombe en dessous du prix de levée, vous avez l’obligation d’acheter 100 actions à ce prix-là, quel qu’il soit. Plus le cours de l’action est inférieur au prix de levée, plus vos pertes sont élevées.

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